J'ai tout changé !
Suis passé d'un moulin à riz à une Signorina.
Suis passé du 4 pattes au twine.
Suis passé du roadster à la position limande sportive
Suis passé du Bandit vert anglais au rosso Falco !
Pffffffffff ! Depuis mon mariage, je n'avais pas vécu autant de bouleversements d'un coup. D'ailleurs je suis tout bouleversifié.
Premier jour : Sympa l'impression d'avoir une enclume posée sur la nuque. Le phénomène est d'ailleurs assez progressif, au début l'enclume pèse 20 kg, au bout de 100 km, elle en pèse 500.
Dans la série "nos chers disparus", je salue la mémoire du passage de première au point mort. Il est parti très loin rejoindre la douceur de l'embrayage et la souplesse du sélecteur, toutes deux décédées récemment.
Premier dimanche : Périgord. La volonté et l'auto persuasion sont des choses magnifiques : j'arrive à me convaincre que j'ai moins mal. J'oublie un peu les douleurs dans la nuque pour découvrir la souffrance des poignets. Mais tout cela me laisse un peu de répit pour me concentrer sur le moteur. Je commence à moins descendre dans les tours. Miss Falco me rappelle sans arrêt qu'en dessous de 3 000 son gros cœur cogne dans sa poitrine. Sur mon douze quadricylindrée, c'était presque mon régime maxi en enroulage. Alors je commence à goûter aux joie du bi calé entre 4 et 5 000 !!!
La partie cycle, bonne fille, commence également à dévoiler doucement ses charmes. La diminution de la douleur me fait réaliser combien la belle de Noale se rit des revêtements dégradés.
Week-end suivant : les Pyrénées. Même pas mal ! ll semble que mon corps s'habitue à la position limande. Mon cou accepte de se casser en deux pour que mon regard puisse fixer un objet placé à plus de 25 cm devant la moto. Du coup je profite mieux du corps à corps avec l'engin. La puissance n'est rien sans la maîtrise. Exact, et la maîtrise de l'assiette de la moto, je commence a bien bien la sentir. Les virolos procurent de plus en plus de plaisirs. C'est aussi le moment de s'occuper du sélecteur. Pas descendre en dessous de 4 000 ! Pas descendre on te dit !!!! Yes, et puis monter de temps en temps au dessus de 6 000 pour sentir le monde s'envoler !
Ce dimanche vers 17 heures, Wolfgang Amadéus Charles33 a touché les cale-pieds des deux côtés dans un pif paf sympathique.
Voilà, c'est une grande histoire d'amour entre la Signorina Falco et moi qui commence. La douleur est partie, les petites incompréhensions du début envolées. Désormais c'est plaisir, plaisir, plaisir. Tout est bon, Le poids, l'équilibre, la puissance, la boite, le caractère du moteur, le freinage. Mais surtout, le tempérament de feu, qui sait se faire douceur si on sait lui parler. En fait, ma moto ressemble beaucoup à ma femme ;-)
Bien sur vous avez tous vécu ça avant moi. Mais j'avais quand même envie de le partager avec vous, chers V60tistes !!!
:v