Réuni le 13 février,[ le CISR (Conseil Interministériel de la Sécurité Routière) estimait, par la bouche du premier ministre François Fillon en personne, lui même féru de sports mécaniques, que « Le contrôle technique moto ne paraît pas aujourd’hui techniquement prêt ».
Face à l’opposition d’une majorité de pratiquants, à un manque de justifications statistiques, et aux doutes des professionnels eux mêmes sur la faisabilité d’un tel contrôle technique, le gouvernement semble donc avoir reculé.
Reculer pour mieux sauter ? Pour la FFMC, qui bataille depuis des semaines pour faire admettre l’absurdité de cette mesure, c’est une réussite. Mais tel un serpent de mer, le contrôle technique pourrait refaire surface à la première opportunité. D’autant que la proposition de loi déposée par Thierry Mariani reste suspendue au dessus de nos montures, comme l’épée de Damoclès.
Plus que jamais, la FFMC appelle les motards désireux de défendre ce qui est autant une passion qu’un mode de transport à rejoindre ses rangs, à solliciter leurs députés, et à signer la pétition en ligne sur son site thématique controle-technique.motardsencolere.com
Mais cette non-décision du CISR sur le contrôle technique moto ne doit pas masquer les autres mesures de ce CISR, qui s’avère encore une fois très axé sur la répression avec notamment l’annonce de 2500 radars supplémentaires. L’ambition affichée par le gouvernement de diviser par deux le nombre de tués en deux roues d’ici 2012 laisse craindre une nouvelle moisson de ‘fausses bonnes idées’. La FFMC compte, donc dans les prochaines semaines, établir un front commun avec les opposants à la mesure du contrôle technique, pour suggérer à nos gouvernants de "vraies bonnes idées" pour réduire l’accidentologie moto qui ne se résument pas à une accentuation de la répression. Elle va mettre en avant ses propositions (regroupées dans son « Manifeste pour une meilleure sécurité routière et une approche citoyenne de la moto) déjà faites à de nombreuses et reprises au sein des différents groupes de travail auxquels elle a participé, mais dont les conclusions sont trop souvent restées lettre morte.
En effet si les efforts sur la formation doivent se résumer à « une simplification du permis » (
) et à l’affichage du taux de réussite à l’examen des écoles de conduite (mesure artificielle et favorisant le bachotage), celles ci pourraient être tentées de refuser toute une frange de la population, candidats jugés « à risque », alors que le permis de conduire (voiture ou moto) est souvent le premier échelon vers la vie active et l’indépendance financière.
NB : la journée d’action prévue le 8 mars est repoussée sine die