Elle est la, elle me surveille, mais elle ne m'as toujours pas repéré ici...
Dimanche 19h :
Nous regardons l'émission "Sept à Huit" sur TF1, en cette semaine de travail sans pouvoir hurler ma rage à travers un silencieux Akra de fort bonne facture, je comptais sur le malheur des autres pour me remonter désespérément le moral...
Et la je les ais vus...
LE Tourist Trophy Mesdames et Messieurs, ceux que les puristes nomment le "TT", ces héros des temps modernes, chevauchant des destriers survitaminés au travers de tortueuses routes parsemées de pèlerins incrédules et de maisons faisant office de bac à graviers.
Je les ais vus tels des fauves enragés se jetter dans les virages pour se projeter toutes roues en l'air sur les élévations de la chaussées...
La chaleur me gagnait, mes mains devenaient moites, je sentais l'âme fougueuse du pilote frapper aux quatres coins de mon âme, tandis qu'elle avalait gouluement ses raviolis William Saurin, acheté en promotion chez Carrefour...
Je le voulais, je le devais... je le serais, je m'y rendrais et leur montrerais qui mérite le podium... salauds.
J'allais me coucher, la tête emplie d'ambitions, de rêves de victoire sur cette île de Man, qu'on rebaptisera à mon nom lorsque je les aurais tous pourris... bonne nuit mon amour.
Lundi, 00h30 :
Elle s'est endormie, ronfle tel une Harley Davidson Fat Boy mal réglée, quelle chanceuse, je n'arrive pas à fermer l'oeil, l'appel du chrono, l'envie de victoire, et ma Harley, me donne envie de fuir loin de cet endroit.
Lundi, 00h33 :
J'ai évacué la chambre, la Harley mal réglée s'est mise à émaner des gaz très étranges, je pense à lui coller un catalyseur.
J'ai enfilé mon cuir, par pour me consoler non, parce que cette nuit, j'y vais... la D45 fera l'affaire, sinueuse, en altitude, traversant des bourgs inconnus des cartes de France, le spot parfait.
Lundi 00h41 :
Je pars pour mon tour de chauffe, l'air frais de la nuit caresse mon visage, j'avais oublié quel plaisir procure le pilotage de nuit, après ce TT, je penserais à m'inscrire aux 24 heures...
Après reconnaissance du circuit, je m'élance, pleine allure, tout feux allumés, mes sliders crissent sur le macadam pour signer chaque virage de mon nom, je traverse le premier village, à 160 km/h pour presque aussitôt m'enfoncer à nouveau dans le noir, sur cette piste sinueuse qui ne demande qu'à connaitre le gout de mes pneus.
Un spectateur, en forme de sanglier encombre la piste, l'évitant in extremis, je me dis qu'au TT la sécurité de chacun est à revoir, j'en ferais part aux organisateurs, mais pour l'instant je me dois de boucler ce tour et de rembarrer tous ces Anglois se croyant meilleurs que moi. Le TT, c'est moi.
En traversant le second village, je puis voir dans mon rétroviseur que deux concurrents me poursuivent, les gredins pensent me pourrir, ils n'auront aucune chance, ils vont souffrir !
Les rascals s'accrochent et n'en démordent pas, mais je me bats, courageusement.
Leurs montures identiques m'indiquaient qu'ils étaient pilote d'usine, mais qu'à cela ne tienne, ils tâteront de ma puissance.
La ligne s'approche, il me reste un virage, et je les aurais battus, mais l'un d'entre eux me fit l'exter et me bloqua honteusement le passage, surement pour laisser passer son équipier. le salaud.
Mais non, l'équipier rester derrière, tapis dans l'ombre. Je décide de m'arrêter, je ne veux pas de pénalités sur mon chrono.
Lundi 3h :
Le gendarme me laisse passer un coup de fil, il me regarde mal, il me fusille du regard. Jaloux. Il sais que sans son infâme tactique, il aurait fini loin derrière. Rascal.
Ayant pleuré devant le comissaire de piste, qui voulait me suspendre du circuit officiel définitivement, je dûs rendre les armes, ou les clés plutôt.
Lundi, 5h :
Ma femme arrive à la gendarmerie, je suis certain qu'elle les à appelés c'est sur.
En attendant, je dois rentrer aux paddocks sur 4 roues.
Elle m'as repéré, elle me surveille, mais je gagnerais la prochaine manche.
Un homme galant.