Jusqu'où laisserons-nous faire ?
Les nouvelles mesures décidées en CISR donnent clairement les objectifs du gouvernement en la matière : sous prétexte de sécurité, faire rentrer rapidement et facilement des fonds dans les caisses de l'Etat et des sociétés privées concernées par la mise en place et la gestion des radars automatique.
Il s'agit pour nos décideurs d'aligner n'importe quel citoyen à la moindre incartade, et en particulier pour chaque petit excès de vitesse du à une inattention momentanée lorsque par exemple on réfléchi à la façon dont on va bien pouvoir payer la dernière facture de gaz ou d'électricité dont les augmentations vertigineuses ont été bénies par ces mêmes décideurs.
Sur la dizaine de radars fixes placés dans mon environnement courant, un seul (radar de feu) est placé dans une zone précédemment accidentogène, avec pour résultat des accidents tout aussi violents dus à présent aux freinages intempestifs dès qu’il y a suspicion de passage à l'orange. Les autres radars sont de simples caisses enregistreuses qui ne protègent aucune zone sensible.
Même les assurances, pompes à fric par excellence, ne vont pas aussi loin dans la cupidité. Le système de bonus/malus permet d'effacer une erreur ou une négligence ponctuelle quand on est reconnu bon conducteur depuis des années.
Il est certain que la technologie actuelle saurait parfaitement gérer le nombre de passages à la bonne vitesse d'un véhicule donné devant un radar, et de n’envoyer qu’un avertissement au dangereux contrevenant qui une fois sur 100 passages roule à 56km/h au lieu de 50. Qu’il reçoive une contravention la deuxième fois devient moins choquant. Nettement plus dans le sens de la prévention surtout si on n’évoque là que le traitement de petits excès de vitesse.
Jusqu'où le gouvernement pourra t-il aller sans qu'il y ait une levée de bouclier générale de la caste automobiliste. Peut être aura-t-il l'idée un jour de placer des barrages aléatoires sur les routes afin de prélever une dîme de 150 euros pour le simple fait d'avoir été là ce jour ?
Enfin, le motard qui est en moi s'indigne de l'exploitation des statistiques d'accidentalité : 24% des morts sont des conducteurs de deux roues. En quelque sorte, une race de dangereux voyous à éliminer qui permettrait de gagner 1000 morts par an.
Sauf qu'on oublie évidemment de préciser que la responsabilité des accidents qui provoquent cette hécatombe n'est que très rarement imputable aux conducteurs des deux roues, ils meurent juste parce qu'ils sont les plus fragiles dans la collision pour laquelle il n'a aucune responsabilité.
Oui donc aux propositions d'amélioration de la sécurité passive des conducteurs et de leurs machines, mais stop à leur diabolisation.
Mais surtout stop aux décisions prises sous des prétextes fallacieux.