Le souffle de l'hiver étouffé par la force surmultipliée du printemps, le vent tiède de la mer prend le dessus sur le fier Mistral.
La pluie mêlée au sable du désert souille les carrosserie des automobiles. Les peupliers sont courbés sous les rafales de vent, le tronc en éternelle contrainte avec un sol meuble et vaseux.
La moto roule toujours. Les motards roulent toujours. Il faut bien que quelqu'un se dévoue. Dans une guerre perdue d'avance. Les filets de la répression réduisent leurs mailles. Les fusils de la bienséance augmentent leurs calibres. Ce n'est plus un étau qu'on resserre mais un établi qu'on écrase.
Rapides.
Puissants.
Véloces.
Affranchis.
Une poignée d'irréductibles guerroie encore sous le ciel plombé des usines. L'odeur et le bruit. Quand les cheminées se couchent et crachent leur poison sur l'asphalte. Le biotope évolue et les espèces inadaptées périclitent.
Les derniers prédateurs consument les dernières parcelles d'existence que le Seigneur leur octroie. La course s'achève les corps criblés d'aiguilles.
Des aiguilles d'horloges, de Vaudou.
Des aiguilles de boussoles, d'escarpins.
Appelle nous Lésion car nous sommes très nombreux.
Mathieu.