J’ai eu l’occasion de me faire prêter une belle Ducati 848 blanc nacré pour un petit tour de ¾ d’heure dans notre belle métropole parisienne. Malgré les températures polaires ça se refuse pas !!
D’abord on s’installe, la position se rapproche de celle de la RSV, on est bien en appui sur les poignets mais c’est moins radical que sur la 748. Mention spéciale à la selle, ils ont dû oublier de mettre de la mousse dedans tellement c’est dur. :-x
Le twin avec ses échappements d’origine fait un bruit sympa, ça sonne assez sec. Allez c’est parti, on commence par une bonne séance de bouchons et de slalom (ouaiss génial :idea ). J’essaie tant bien que mal de régler les rétros mais c’est pas la peine, il n’y a pas moyen de voir autre chose que ses avant-bras, c’est assez limite niveau sécurité. Ca vibre pas mal, la bulle tremblote, le ralenti est assez haut ce qui impose de dérayer souvent pour se frayer un chemin au milieu de la circulation, mais l’embrayage (en bain d’huile, fini le "clang bling gling clang" caractéristique du desmo à l’arrêt) ne demande pas d’effort particulier.
En roulant, ce qui frappe en premier lieu c’est l’impression de légèreté, un vrai vélo. Par ailleurs un grand gabarit comme moi (1m92) est assez à l’aise, le seul point gênant vient des genoux au contact du carénage si je ne fais pas l’effort de rester un peu en arrière de la selle.
Périphérique, A13, on accélère un peu, le moteur (bridé) n’est pas désagréable, il répond présent à tous les régimes, même si en bas du compte tours, on ne retrouve pas le couple d’un 1000. En fait la poussée est assez linéaire, je commence à comprendre le reproche qu’on fait à ce moteur qui est sans doute plus civilisé et lisse que ce à quoi les ducatistes sont habitués. Sans compter qu’il ne fait pas spécialement de bruits mécaniques, rendant peut-être la moto un peu moins « vivante » que les anciennes desmo. En fait le caractère global me fait plus penser à celui de la RSV, volontaire et disponible, qu'à celui de la 748 sur laquelle la poussée est paresseuse sous les 5-6000 tours et rageuse après.
Quelques petites accélérations au milieu du compte tours me confirment la bonne santé du moteur, l’afficheur digital (minuscule) monte rapidement dès que la voie se dégage, c’est assez agréable. On ralentit le rythme vers Versailles, je n’aurai sans doute pas beaucoup le temps d’aller chercher quelques zones viroleuses malheureusement. Un peu de cruising, quelques petites courbes, la sensation de légèreté est bien présente. La moto semble facile, et d’une rigidité bien conforme aux standards de la marque, on sent également qu’il y a moins besoin de s’engager physiquement pour que ça tourne, comparé à la RSV ou la 748… bref ça doit être bien sympa sur la piste cette pétrolette. Niveau freinage je trouve le mordant du frein avant un peu mollasson, mais quand on tire sérieusement sur le levier, on a l’impression d’être stoppé net. :chaud
L’heure tourne, et on m’attend… Direction Paris, l’A13 est avalée à un bon rythme (hum…) sans qu’il y ait besoin de jouer de la boîte pour atteindre rapidement des vitesses inavouables… Il reste quelques minutes, petit détour par les beaux quartiers pour rentrer, on sent bien qu’il y a une aura qui se dégage de la moto, je me sens pas spécialement incognito et ça mate au feu rouge. « Elle est très belle cette moto » me lance un scooteux … hé oui je sais, et si tu savais ce qu’elle m’a coûté !!! Vert allez on dégage, une petite accélération en première, hop je me prends le guidon dans les dents, j’avais oublié que c’était léger, c’était mes 2 minutes de kékosserie, il est temps de rentrer… :oops
Voilà, au global c’est une moto bien sympa. Elle est belle c’est une certitude même si je trouve personnellement que la face avant est un peu japonisante et si c’est son seul défaut je peux m’en accommoder. Le bridage ne semble pas trop mal fait, il faudrait pouvoir comparer avec une version libre pour voir la différence. A 14000 euros le bout (glups tout de même) ce sera pas pour tout de suite, mais pourquoi pas dans quelques années en occasion.
